Un monde d’airain
J’ai tendu une main devant,
Vieux réflexe d’antan.
Croyant, l’espace d’un instant
Que la vie était redevenue comme avant.
Une réalité telle, que furtivement
Je percevais comme un hennissement,
Et qu’une odeur de paille et de crottin
Semblait flotter dans ce monde d’airain.
Le loup s’y serait cassé les dents,
Attiré par de chimériques bêlements,
Il aurait lancé l’attaque sur un troupeau
Fait de rouille, mais sans os ni peau.
L’inquiétude est palpable chez l’agnelle
Instinct grégaire ne rime pas avec vie belle,
Mais l’agneau est assuré d’un lendemain
Qu’il pleuve qu’il vente dans ce monde d’airain.
( Les “ chevaux “ sont de Emmanuel KIEFFER – sculpteur
Les “ moutons “ sont mis en scène sur l’aire autoroutière de Séverac–le–château )
Colère
Quand le monde ne sait plus se vouer à quel saint,
On peut s’attendre à ce que le moindre dessin
Dévoilant impudiquement le bout d’un sein,
Un exemplaire châtiment, mérite à dessein.
Dans le monde que j’habite,
Quand l’information se compte en gigabits,
Je dois pouvoir dessiner une bite,
Sans qu’injures ou menaces on me débite.
Je dis aux bien-pensants, aux faux-culs,
Aux hypocrites, qui n’ont jamais vécu,
Que les plaisirs et les désirs ont fait cocus
Qu’ils feraient mieux de respirer l’air de Montcuq.