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13 mai 2013

La petite reine chinoise

 

 

 Quand on partait de bon matin,

Quand on partait gagner notre pain

En cyclo-pousse.

Nous étions tous de Pékin,

Y avait Chen, y avait Kuan-Ti,

Y avait Wang, y avait Shan-Ti

Et puis Li Wei.

 

On était tous amoureux d'elle,

On se sentait pousser des ailes

En cyclo-pousse.

Dans les ruelles étroites

On s'imposait du guidon

Pour être en bonne position

Proche de Li Wei

 

Faut dire qu'elle y mettait du cœur,

C'était la fille d'un tireur

De pousse-pousse.

Elle avait fait dans son sillage

Tous les hutongs du village

Sur son tricycle.

 

Quand on arrivait vers les boulevards,

On garait le long des trottoirs

Nos cyclo-pousse.

Puis on guettait les cars de "longs-nez"

Essayant d'attirer son attention,

La faire sourire, sentir une émotion

Conter fleurette.

 

On partageait pendant l'attente,

Toutes chaudes de la cuisine ambulante

Des patates douces.

Des tricycles souvent surchargés

Nous interpellaient moqueurs

De n'être que des conducteurs

De touristes.

 

On  rêvait tous de partir, de se faire la belle,

Prendre le bateau, l'avion, seul avec elle,

Sans cyclo-pousse.

On oubliait qu'elle payait par ce travail

Son entrée à l'université de Shanghai,

... Elle filait en douce.

  

 

 

 

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